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L'école de demain vue par Salman Khan

C'est en mai 2013, à la lecture de cet extrait du livre "l'éducation réinventée" de Salman Khan que j'ai eu une épiphanie. Je me suis dit "Oui, c'est possible" et ai démarré ma quête.

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"L’esprit de la classe unique

Récemment nous avons entendu de nombreuses déclarations déplorant l’état d’esprit de nos adolescents ; leur malaise est le même de New York à Bahrein en passant par Berlin ; les symptômes vont du "je-m’en-foutisme" pur et simple jusqu’au suicide. Selon moi, ce problème vient en partie de notre échec à leur donner de vraies responsabilités. Oui, nous leur mettons la pression avec nos exigences et nos demandes de résultats … mais cela ne concerne jamais autrui. Nous les empêchons d’être des modèles ou d’aider les autres, contribuant ainsi collectivement à leur isolement et à leur narcissisme.

Biologiquement, les enfants commencent à devenir adulte vers douze ans, âge auquel ils peuvent se reproduire. […] la nature n’aurait pas rendu cela possible si à ce stade, les adolescents n’étaient pas capables d’être responsables d’autrui. Les collégiens sont des adultes en puissance, mais cantonnés avec des jeunes du même âge, ils ne sont responsables que d’eux-mêmes. Nous les traitons comme des enfants et ils ont tendance à le rester. Pour toutes ces raisons, je crois que l’école gagnerait à s’appuyer sur une version modernisée de la classe unique. Il faudrait mélanger les âges. Sans la tyrannie du cours magistral et du programme unique, rien ne nous empêche d’adopter cette approche. Si l’on prend comme modèle l’apprentissage individualisé, les enfants n’ont pas à être rangés en fonction de leur âge et encore moins « orientés » en fonction d’un potentiel mal évalué. Les élèves plus âgés ou plus avancés assistent l’enseignant. Les plus jeunes ont ainsi un éventail de modèles, de grands frères et de grandes sœurs. Les grands approfondissent leur compréhension des concepts en les expliquant à leurs cadets. Personne n’est seulement élève, tout le monde participe à l’enseignement, fort du respect que cela engendre. Et la salle de classe au lieu d’être isolée du monde, se modèle sur le monde extérieur pour mieux préparer les élèves à y prendre place et s’y épanouir.

L’enseignement comme sport d’équipe

Etre enseignant comme on l’entend est un des métiers les plus solitaires qui soient. Entouré d’une foule d’enfants, il est comme un rocher seul au milieu de l’eau.[…] Parallèlement au mélange des âges, je préconiserais de maintenir les effectifs tout en fusionnant les classes. Si les élèves peuvent apprendre à leur rythme (NDLR : grâce aux vidéos, quizz …), plus besoin de classes artificiellement créées afin qu’ils suivent le cours magistral délivré par un enseignant. Entendons-nous bien : je ne suggère pas que l’on supprime ou crée des postes d’enseignants. Cependant, au lieu d’avoir trois ou quatre classes de vingt-cinq élèves avec chacune un seul prof, je suggère de créer une classe unique de 75 à 100 élèves, encadrés par trois ou quatre enseignants.[…]

Dans une classe traditionnelle, on n’a qu’un seul enseignant, or il y a des limites aux méthodes qu’un seul individu peut employer. Dans une classe de plusieurs enseignants, les possibilités s’étendent de façon exponentielle (pour être exact, elles sont littéralement « mises en facteur commun »…) S’il le faut, ils peuvent enseigner en tandem, et, lors d’un débat par exemple, défendre deux points de vue différents, ou encore travailler en petites équipes sur des projets. […] De plus, comme il n’existe pas qu’une seule bonne façon d’enseigner, ni qu’une seule bonne méthode, les élèves auraient ainsi l’avantage d’être exposés à différentes perspectives, plus nuancées : cela permettrait de développer leur esprit critique et de les préparer à intervenir dans un univers où les points de vue et les opinions les plus divergents coexistent. […]

A propos de travail d’équipe, avez-vous remarqué que certains jeunes détestent leurs professeurs alors qu’ils adorent ou vénèrent leurs entraîneurs sportifs ? [..] Pourquoi cette énorme différence ?

S’ils admirent leur entraîneur, c’est parce que celui-ci est clairement et ouvertement de leur côté. Il les aide à donner le meilleur d’eux-mêmes afin qu’ils puissent connaître le frisson de la victoire. Dans les sports collectifs, l’entraîneur inculque l’esprit d’équipe et la coopération.

[…] dire que les examens ne sont pas là pour cataloguer ou humilier, mais pour améliorer ses capacités ; de souligner que ce n’est pas parce qu’on a des faiblesses qu’on est bête, et que tout le monde peut s’améliorer. Le professeur fera en sorte que vous amélioriez vos points faibles plutôt que de vous pousser vers la notion suivante sur laquelle vous peinerez d’avantage. Le professeur, comme un entraîneur, exigera rien de moins que l’excellence parce qu’il attendra de vous que vous donniez le meilleur de vous-mêmes.

Le chaos organisé est une bonne chose

[..] Comme je l’ai dit, je regrouperais une centaine d’élèves d’âges variables. Ils effectueraient rarement, voire jamais, la même tâche au même moment. Tandis que les alcôves et les recoins de cette école imaginaire seraient réservés à l’étude individuelle, d’autres déborderaient d’une énergie communicative. A un moment donné, un cinquième des élèves étudieraient peut-être l’informatique grâce à des leçons et des exercices fondamentaux. Permettez-moi d’insister sur ce nombre : un cinquième des élèves. Autrement dit, un cinquième de la journée seulement, soit une ou deux heures,  seraient consacrées à l’étude de la Khan Academy (ou toute autre version à venir). […] Etant donné la grande efficacité de cet apprentissage sur-mesure fondé sur la maîtrise des fondamentaux, une ou deux heures suffiraient. […] Sur 100 élèves, 20 sont donc en train de travailler sur les ordinateurs, assistés par l’un des enseignants de notre équipe, présent pour répondre aux questions et résoudre les problèmes au fur et à mesure […] Quid des 80 autres ? Je vois (et j’entends ! ) un groupe bruyant qui apprend l’économie en simulant la situation des marchés par le biais de jeux de plateaux, comme ceux que nous avons utilisés avec succès lors des camps de vacances. J’imagine un autre groupe, divisé en équipe, attelé à la construction de robots ou à la création d’applications mobiles, ou encore travaille à inventer de nouvelles façons de capter la lumière du soleil. Dans un coin tranquille de la pièce, un groupe d’élèves travailleraient sur des projets artistiques ou d’écriture. Un coin un peu calme serait dédié à l’expression musicale. Il est certain qu’un professeur compétent dans ces domaines serait un avantage. Le plus important c’est que les élèves auraient le temps et l’espace pour pouvoir créer et penser librement."

Pour retrouver, comment fonctionnent les vidéos dans l'apprentissage selon Salmen Khan. C'est ici.



Christelle

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